Dans un monde où les compétences évoluent à une vitesse vertigineuse, la formation professionnelle continue est devenue un impératif pour les salariés souhaitant rester compétitifs sur le marché du travail. Les chiffres démontrent clairement la nécessité de se former tout au long de sa carrière.
Selon une étude de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) (source : OCDE, 2021), les travailleurs qui participent régulièrement à des programmes de formation ont 15 % de chances supplémentaires d’obtenir un emploi et de meilleurs salaires que ceux qui n’ont pas bénéficié de formations. De plus, une enquête réalisée par le World Economic Forum (WEF) (source : WEF, 2020) révèle que d’ici 2025, près de 50 % des compétences requises sur le poste de travail auront changé en raison de l’automatisation et de la numérisation. Cela souligne l’importance de se former constamment pour s’adapter aux nouvelles exigences du marché du travail.
L’impact de la formation professionnelle continue sur le développement des salariés
L’impact de la formation professionnelle continue sur le développement des salariés est indéniable. Selon une enquête réalisée par l’Association for Talent Development (ATD) (source : ATD, 2021), les entreprises qui investissent dans la formation continue constatent une augmentation de 218 % de la productivité de leurs salariés par rapport à celles qui n’en font pas autant. De plus, une étude menée par Deloitte (source : Deloitte, 2020) révèle que les organisations qui favorisent activement la formation et le développement des compétences ont 37 % de chances supplémentaires d’être performantes sur le marché.
La formation professionnelle continue permet aux salariés d’acquérir de nouvelles compétences et connaissances, de se tenir à jour des avancées technologiques et de s’adapter aux changements dans leur domaine. Cela leur donne un avantage concurrentiel sur le marché du travail en renforçant leur employabilité. Une étude réalisée par McKinsey Global Institute (source : McKinsey, 2018) indique que d’ici 2030, jusqu’à 375 millions de travailleurs devront se reconvertir et acquérir de nouvelles compétences pour s’adapter aux transformations du marché du travail. La formation continue jouera un rôle essentiel dans cette transition.
En outre, la formation professionnelle continue favorise également la satisfaction et l’engagement des salariés. Selon une recherche de Gallup (source : Gallup, 2020), les salariés qui bénéficient de possibilités de développement et de formation sont deux fois plus susceptibles de se sentir engagés dans leur travail.
Ces chiffres et études démontrent clairement que la formation professionnelle continue a un impact significatif sur le développement des salariés. Elle stimule la productivité, renforce l’employabilité et l’engagement des salariés, contribuant ainsi à la croissance et à la réussite des organisations dans le secteur privé. La formation professionnelle continue est donc un levier de performance gagnant gagnant.
Le rôle des OPCO dans le développement des compétences des salariés au sein des entreprises
Chaque entreprise du secteur privé, selon son activité (Code APE ou code NAF) appartient à une branche professionnelle laquelle dépend d’un OPCO spécifique. Il y a aujourd’hui 11 OPCO qui répertorient 329 branches professionnelles en fonction de la cohérence des métiers et des compétences, de la proximité des enjeux, des filières, des services et des besoins.
Les OPCO jouent un rôle central dans le développement des compétences des salariés au sein des entreprises. En tant qu’opérateurs de compétences, ils travaillent en étroite collaboration avec les entreprises pour identifier les besoins en formation et proposer des solutions adaptées. Les OPCO facilitent l’accès des salariés à des formations de qualité en prenant en charge tout ou partie des frais de formation. Ils soutiennent également les entreprises dans la mise en œuvre de politiques de développement des compétences en offrant des conseils et des orientations stratégiques.
Les OPCO peuvent proposer différents dispositifs d’accompagnement pour l’entreprise et ses salariés :
- Prestations d’appui conseil RH
- Plan de développement des compétences
- Actions collectives (Catalogue de formations professionnelles négociées pour les besoins des métiers de la branche)
- Validation des acquis par l’expérience (VAE)
- Plan de sauvegarde de l’emploi
- Parcours certifiant de branches
- Contrat de professionnalisation
- Reconversion ou promotion par l’alternance (Pro A)
- ….
Chaque année, les OPCO disposent d’enveloppe budgétaire pour accompagner l’entreprise et ses salariés. Renseignez-vous auprès de votre OPCO pour savoir si votre projet de formation professionnelle continue peut être financé. Un des pré-requis au financement : la certification Qualiopi de l’organisme de formation choisi, assurez vous qu’il respecte les normes de qualité de la formation professionnelle et qu’il soit détenteur de la certification.
Le CPF (Compte Personnel de Formation) : un outil essentiel pour la formation professionnelle des salariés
Le CPF (Compte Personnel de Formation) est devenu un outil essentiel pour la formation professionnelle des salariés, offrant des opportunités concrètes d’évolution et de développement des compétences. Selon les chiffres publiés par la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) en 2021 (source : CDC, 2021), plus de 33 millions de comptes CPF ont été ouverts en France depuis sa création en 2015. Ces comptes accumulent des droits à la formation pour chaque salarié, leur permettant ainsi de suivre des formations de leur choix et de planifier leur parcours professionnel.
Le compte personelle de formation offre des avantages financiers significatifs. Depuis 2019, les salariés peuvent bénéficier d’un crédit annuel de formation allant jusqu’à 500 euros (source : Ministère du Travail, 2021). De plus, certaines catégories de salariés, tels que les moins qualifiés, les travailleurs handicapés ou ceux en situation de reconversion professionnelle, peuvent bénéficier de montants majorés allant jusqu’à 800 euros par an.
Grâce au CPF, les salariés peuvent accéder à une large gamme de formations certifiantes et qualifiantes, y compris des formations diplômantes, des bilans de compétences et des accompagnements à la validation des acquis de l’expérience (VAE). Cette diversité de choix donne aux salariés la possibilité de se former et de développer leurs compétences, en accord avec leurs aspirations professionnelles et les besoins du marché du travail.
Quels sont les droits et les aides à la formation professionnelle pour les salariés du privé ?
En dehors du CPF, les salariés peuvent également profiter du plan de développement des compétences, anciennement appelé le plan de formation. Ce plan, financé par l’employeur, permet aux salariés de suivre des actions de formation en lien avec leurs besoins professionnels et les objectifs de l’entreprise. Environ 73 % des salariés du secteur privé ont accès à ce plan de développement des compétences (source : Ministère du Travail, 2021).
Par ailleurs, différentes aides financières sont disponibles pour soutenir la formation professionnelle des salariés du privé. L’employeur peut bénéficier d’exonérations de cotisations sociales lorsqu’il investit dans la formation de ses salariés.
En outre, des dispositifs tels que le Fonds National pour l’Emploi (FNE) permettent de financer tout ou partie des coûts de formation des salariés en cas de difficultés économiques rencontrées par l’entreprise.
Validation des acquis de l’expérience
La Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) constitue un processus permettant aux individus de faire reconnaître officiellement les compétences acquises au cours de leur expérience professionnelle, sans avoir nécessairement suivi un parcours de formation traditionnel. La VAE offre ainsi la possibilité de valider des acquis théoriques, pratiques et méthodologiques, en vue d’obtenir une certification ou un diplôme.
Ce processus repose sur une démarche individuelle et personnalisée, où le candidat compile un dossier détaillant son expérience professionnelle et les compétences acquises. Ce dossier est ensuite évalué par un jury composé de professionnels qualifiés, qui évaluent la pertinence des acquis du candidat par rapport aux référentiels de certification établis.
La VAE présente de nombreux avantages pour les salariés. Elle permet de valoriser leurs compétences acquises sur le terrain, d’obtenir une reconnaissance officielle de leurs aptitudes professionnelles et d’accéder à de nouvelles opportunités d’emploi ou d’évolution de carrière. De plus, la VAE offre la possibilité de combler d’éventuelles lacunes dans la formation initiale en validant les acquis pratiques et en obtenant une certification reconnue par les employeurs.
La VAE est un dispositif encadré par la loi qui s’adresse à tous les salariés, quels que soient leur âge, leur niveau de formation et leur statut professionnel. Elle est réglementée en France par le Code du travail et est accessible dans de nombreux secteurs d’activité.
Vous pouvez donc obtenir un diplôme académique de manière complète ou partielle. Puis compléter ce diplôme en validant les blocs de compétences manquants.
Depuis 2022, le parcours VAE est simplifié. Via la plateforme Avril, Pôle Emploi présente le dispositif, les certifications, les financements possibles.
Quelles sont les obligations des entreprises en matière de formation professionnelle ?
Les entreprises sont soumises à plusieurs obligations légales et réglementaires visant à favoriser le développement des compétences de leurs salariés. Tout d’abord, elles ont l’obligation de contribuer financièrement à la formation professionnelle. En France, les entreprises doivent consacrer un pourcentage de leur masse salariale à la formation, généralement fixé à 1% ou 1,6% selon leur taille. Cette contribution est destinée à financer les dispositifs de formation et les organismes spécialisés.
Ensuite, les entreprises ont l’obligation de mettre en place un plan de développement des compétences, anciennement appelé plan de formation. Ce plan vise à identifier les besoins en formation des salariés (identifiés lors de l’entretien annuel d’évaluation ou lors de l’entretien professionnel) et à définir les actions à mettre en œuvre pour y répondre. Il doit être établi en concertation avec les représentants du personnel et être adapté aux objectifs de l’entreprise ainsi qu’aux évolutions du marché du travail.
De plus, les entreprises ont également une obligation d’adaptation des salariés à leur poste de travail et à l’évolution de leurs emplois. Elles doivent proposer des formations permettant aux salariés de développer les compétences nécessaires à l’exercice de leurs fonctions et de s’adapter aux nouvelles technologies et méthodes de travail.
Par ailleurs, les entreprises doivent veiller à garantir la santé et la sécurité de leurs salariés en matière de formation. Elles ont l’obligation de former leurs employés aux mesures de prévention des risques professionnels spécifiques à leur secteur d’activité. Cette formation vise à assurer la sécurité des salariés dans l’exercice de leurs fonctions.
Projet de Transition Professionnelle (PTP) : le cadre idéal pour se reconvertir
Le projet de transition professionnelle, de Transition Pro (en remplacement du CIF et du FONGECIF), est un dispositif qui permet aux salariés de changer de métier ou de profession en bénéficiant d’un congé spécifique de formation. Il vise à faciliter la reconversion professionnelle en offrant aux salariés la possibilité de se former tout en conservant un maintien de leur rémunération.
Ce dispositif est accessible aux salariés qui justifient d’une certaine ancienneté dans leur entreprise et qui souhaitent se réorienter vers un métier ou une profession différente, idéalement vers un secteur en tension (travail social, santé, environnement…). Ils peuvent ainsi bénéficier d’un congé spécifique qui leur permet de s’absenter de leur poste de travail pour suivre une formation qualifiante, laquelle n’a pas besoin d’être en rapport avec l’activité actuelle du salarié.
Lorsque le PTP est réalisé sur le temps de travail, les salariés perçoivent une rémunération égale à un pourcentage de leur salaire moyen de référence. Il est calculé sur la base des salaires perçus au cours des 12 mois précédant la formation et dépend du niveau de rémunération. Le temps passé en congé de formation est assimilé à du temps de travail. Les congés payés et les primes sont dus en totalité. Le salarié continue à bénéficier de la protection sociale en cas de maladie ou d’accident.
Le projet de transition professionnelle est conçu pour faciliter les parcours de reconversion et favoriser l’adaptation des salariés aux évolutions du marché du travail. Il offre une opportunité concrète aux salariés de changer de métier, d’acquérir de nouvelles compétences et de se réorienter professionnellement, tout en bénéficiant d’un soutien financier. Le PTP est un dispositif qui permet d’éviter les rupture dans le parcours professionnel et favorise le maintien en emploi sans passer par la case chômage.
Dans un contexte en très fortes mutations technologiques et un allongement du temps de carrière professionnelle, penser sa trajectoire devient essentiel pour rester employable tout au long de sa vie. Les différents dispositifs offerts aux salariés du secteur privé peuvent être actionnés à tout moment. N’hésitez pas à vous rapprocher d’un CEP (conseiller en évolution professionnelle) pour identifier le meilleur dispositif pour vous.